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emlyon > Autres > L’emlyon, de sa création à nos jours

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Plan de l’article :

1. 1872 - 1876 : L’École supérieure de commerce de Lyon est créée.

2. 1876 - 1972 : L’école est nommée l’École supérieure de commerce et de tissage de Lyon.

3. 1972 - 2007 : L’école devient l’ESC Lyon, puis l’EM Lyon et s’ouvre à l’international.

4. 2007 - 2015 : L’école connait une période d’instabilité.

5. 2015 - 2020 : Les difficultés persistent, malgré le plan stratégique Nouveaux Territoires 2020.

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1. 1872 - 1876 : L’École supérieure de commerce de Lyon est créée.

 

L’ancêtre de l’emlyon, l’École Supérieure de Commerce (ESC) de Lyon ouvre le 14 octobre 1872. Fondée avec l’appui de la Chambre de Commerce et de l’Industrie (CCI) de Lyon, l’établissement est la reproduction de l’ESC de Mulhouse créée en 1866. C’est l’ancienne direction elle-même qui crée la nouvelle école, après avoir fui Mulhouse en 1872, suite au traité de Francfort et à l'annexion de l'Alsace-Lorraine par l’Allemagne. Lors de l’inauguration, les locaux de l'école sont installés dans l'Hôtel de Villeroy, à l’ancien hôtel de la monnaie sur la Presqu'île de Lyon. L’emlyon est la quatrième ESC à naitre en France, après l'ESCP et les ESC Rouen et Le Havre.

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L'hôtel de Villeroy où étaient situés les premiers locaux de l’emlyon.

 

A sa création, l’école a pour but de former des employés de commerce. Les écoles primaires supérieures (EPS) et les écoles primaires de commerce et d’industrie (EPCI) récupèrent ensuite cette mission. L’ancêtre de l’emlyon destine alors ses formations à destination des cadres de commerce. L’enseignement dure deux ans. Une année préparatoire est aussi proposée aux étudiants qui ne seraient pas assez instruits pour entrer dans la division de première année. Lors de son ouverture, l’école accueille 75 étudiants et 17 professeurs.

 

L'admission se fait tout d'abord par concours ouvert dès l’âge de 15 ans pour lequel les titulaires d'un baccalauréat et ceux passés par une EPS bénéficient d'une majoration. Une passerelle est aussi proposée aux diplômés de la première classe commerciale de l'école La Martinière (principal établissement technique de la ville avant la création de l'École centrale de Lyon). L’âge de passage du concours est repoussé à 16 ans avant la Première Guerre mondiale.

 

 

2. 1876- 1972 : L’école est nommée l’École supérieure de commerce et de tissage de Lyon.

 

A la fin du XIXème siècle, Lyon s’impose comme la « capitale de la soie ». L’école est alors la seule à proposer des cours industriels pour enseigner aux apprentis patrons la théorie et la pratique de la soierie. Elle est rebaptisée en 1876, « l’École supérieure de commerce et de tissage de Lyon ». Trois ateliers sont construits dans l'école qui produit alors des étoffes qu'on trouvait dans la région lyonnaise. L'hôtel de Villeroy où étaient situés les premiers locaux de l’emlyon, abrite d’ailleurs aujourd’hui le musée des Tissus et des Arts décoratifs. L’association des anciens étudiants est créée dès 1877. L’école est reconnue par l’état en 1889, 53 ans avant l’ESSEC et 82 ans avant l’EDHEC.

 

En 1895, Louis Isaac, le président de l’école, décide de créer une section d’enseignement coloniale spécialisée sur l'Indochine française et l'Asie où les capitaux lyonnais sont fortement engagés grâce à la soierie. Cette stratégie fait suite au rapport de l’ambassadeur de Lyon en mer de Chine Ulysse Pila, qui proposait l’abrogation du privilège accordé à l’École coloniale de Paris et la mise en place d’un concours libre et spécialisé par colonie pour la formation des fonctionnaires coloniaux. Les universités publiques ne parviennent pas à s’entendre pour mettre en place la proposition Pila et l’École supérieure de commerce et de tissage profite d’un quasi-monopole en matière de cours coloniaux

 

En 1899, l’ouverture de l’École coloniale de Lyon tente de casser ce monopole en copiant les cours de l’École supérieure de commerce et de tissage. Mais cette tentative est un échec, l’école de commerce finit par absorber l’École coloniale en 1924. L'hôtel de Villeroy prend alors en partie les fonctions de musées qu’il occupe aujourd’hui, le musée colonial étant lui aussi déplacé dans les locaux de l’école. Il est inauguré en 1924 par le ministre des Colonies, Édouard Daladier.

 

En 1926, l'école comprend donc trois sections différentes :

  • La section du commerce général et de la banque

  • La section du commerce colonial (qui cessera en 1947)

  • La section de la soierie

 

À partir de 1952, tous les étudiants doivent réaliser deux stages à l’étranger.

 

 

3. 1972 – 2007 : L’école devient l’ESC Lyon, puis l’EM Lyon et s’ouvre à l’international.

 

L'établissement déménage à Ecully en 1972, à l'occasion du centenaire de l'école, qui change de nom en 1979 et devient l'École Supérieure de Commerce de Lyon (ESC Lyon). Il quitte alors le réseau public des Ecoles Supérieures de Commerce et d'Administration des Entreprises (ESCAE) auquel il était affilié.

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Le campus de l’emlyon à Ecully

L’école continue son développement et le premier accord de double-diplôme est signé en 1978.  Un réseau d’écoles est créé avec l’ESC Lyon, l’Université du Texas (USA), l’Université de York (Canada), l’Université du Connecticut (USA), L’université d’Aston (UK) et l’Université de Pace (USA). Le Centre des entrepreneurs, qui deviendra l’incubateur, voit le jour en 1984.  La croissance de l'école s'accélère à partir des années 1990. La filière Chine est notamment créée en 1994. En 1997, pour son 125e anniversaire, l’école est renommée EM Lyon. Elle reçoit, en 1998, l’accréditation européenne EQUIS, puis les accréditations internationales AMBA (en 2000) et AACSB (en 2005) pour ses programmes International MBA et Executive MBA. En 2005, l’EM Lyon change de nouveau d’identité et prend le nom d'emlyon Business School.

 

En 2007, l'emlyon Business School inaugure son premier campus à l’international, dans la ville de Shanghai. A la même époque, l'établissement essaye de former un regroupement de trois écoles de commerce financées par des CCI, mais cette tentative est un échec.

 

 

4. 2007- 2015 : L’école connait une période d’instabilité.

 

Dans les années 2010, l’établissement connait une grande période d’instabilité. Patrick Molle, directeur depuis 1996, est démis de ses fonctions en 2011 après des révélations sur son investissement dans un nouveau projet d’école : France Business School (FBS), qui devait aurait dû naitre de la fusion de quatre écoles : l’École Supérieure de Commerce et de Management (ESCEM), l'ESC d'Amiens, l’ESC de Clermont et l’ESC Bretagne Brest. L'emlyon change trois fois de direction en deux ans : Philippe Courtier, directeur de 2012 à 2013, est remplacé par Bruno Bonnell en 2013, qui cède sa place à Bernard Belletante (ancien directeur de KEDGE), en 2014.

 

L’école connaît alors une baisse dans les classements internationaux, liée à plusieurs points faibles dans sa gestion révélés en 2010 par un rapport de l'AERES (Agence d'Evaluation de la Recherche et de l’Enseignement Supérieur). En 2014, Bernard Belletante rachète l'ESC Saint-Étienne pour y ouvrir le troisième campus de l'école, qui accueille un nouveau Bachelor of Business Administration (BBA).

 

 

5. 2015 – 2020 : Les difficultés persistent, malgré le plan stratégique Nouveaux Territoires 2020.

 

En 2015, l'école lance son plan stratégique Nouveaux Territoires 2020, qui donne la priorité à l'international et l'innovation technologique. Pour le pan développement international, l’emlyon inaugure en 2015 deux nouveaux campus : l'un au cœur de Paris et l'autre à Casablanca. Une école de management eurasienne est parallèlement créée en 2016 à Shanghai en partenariat avec l'East China Normal University (ECNU). 

 

Pour le pan dédié à l’innovation technologique, L'emlyon signe en 2015 un partenariat global avec IBM. Intitulé « Smarter Business School », ce plan prévoit une personnalisation de l'enseignement délivré à travers les différents campus d'emlyon grâce à la numérisation des outils pédagogiques et la construction d'un nouvel environnement d'apprentissage L'école se dote notamment d'une librairie numérique, le Learning Hub, ainsi que d'un fab lab en partenariat avec l'École centrale de Lyon.

           

En 2016, l’emlyon Business School officialise une alliance avec GEM, qui dote les deux écoles d'un budget cumulé de 120 millions d'euros hors investissements et de 199 professeurs permanents. Ce corps professoral cumulé est le premier corps professoral dans les sciences de gestion en termes de publications annuelles. Cette alliance reçoit de nombreuses critiques de la part des étudiants des deux écoles qui ont reproché aux administrations un manque de consultation. La proportion d’étudiants de classes préparatoires diminue au profit des Admis Sur Titres et des étudiants internationaux.

 

En 2018, l'emlyon change de structure juridique et devient une société anonyme à conseil de surveillance et directoire, pour « renforcer ses fonds propres », sur décision de la CCI Lyon Métropole Saint-Étienne Roanne, actionnaire de l’école. L’emlyon est ainsi la première grande école de commerce française à être privatisée, même si le capital reste piloté par la CCI Lyon Métropole. Ce processus contribue à la déstabilisation de l'école.

 

En 2019, l'école lance l'Artificial Intelligence in Management (AIM) Institute, destiné à être le « premier institut dédié à la compréhension des opportunités et des impacts de l’intelligence artificielle sur les éléments sociaux-économiques, organisationnels et business des entreprises et des institutions ». La même année, Tawhid Chtioui devient directeur de l’école et la CCI Lyon Métropole Saint-Étienne Roanne annonce l'augmentation de capital de l'établissement de 100 millions d'euros sur cinq ans. Bpifrance et le fonds Qualium Investissement négocient pour devenir les principaux actionnaires de l'école.

 

Tawhid Chtioui démissionne sur demande des actionnaires seulement un an après son arrivée au poste de directeur. Il est remplacé par Tugrul Atamer. Lionel Sitz succède à Nathalie Hector au poste de responsable du Programme Grande Ecole (PGE). Isabelle Huault, ancienne présidente de l'université Paris-Dauphine, rejoint devient directrice générale et présidente du directoire en septembre 2020. Sylvie Jean, ancienne responsable des admissions de l'EDHEC et directrice du PGE de NEOMA, devient directrice du PGE, alors que Lionel Sitz passe directeur adjoint en charge de la première année.

 

En juillet 2020, la Commission d’évaluation des formations et des diplômes de gestion (CEFDG) renouvelle son autorisation de délivrer le diplôme de Master pour trois ans seulement, au lieu de cinq habituellement. Selon la commission, l’emlyon n'offre pas « les garanties suffisantes concernant le maintien de la qualité sur une si longue période ». Ces réserves seraient liées aux multiples départs au sein de la direction de l'école, à son passage du statut d’association à celui de société anonyme et à l'ouverture de son capital à un fonds d’investissement.

 

L’école est alors critiquée dans les médias. En juillet 2020, 1 200 étudiants corédigent une lettre ouverte au journal Challenges pour dénoncer ce qu'ils décrivent comme un « acharnement médiatique » avec « 4 articles à charge en 10 mois » dans le journal.

 

La même année, l'école perd deux places dans le classement des meilleurs Masters in Management français du Financial Times. Fin août 2020, la direction de l'école annonce qu'Annabel-Mauve Bonnefous, ancienne directrice du PGE de Toulouse Business School et professeur à HEC Paris, rejoint le directoire de l'école en tant que directrice des programmes diplômants en formation initiale ainsi qu'en formation continue.

 

L’emlyon doit déménager dans son nouveau campus du quartier de Gerland, à Lyon. Bâti sur un terrain de 2,4 hectares, ce nouveau campus a aura une superficie de 30 000 m2, dont 7 000 m2 d'espaces collaboratifs. Il pourra accueillir jusqu'à 10 000 étudiants.

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Le nouveau campus de l’emlyon.

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