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Audencia > Parcours d'étudiant(e)s > Martial Guermonprez, CEO d’Anybuddy

Bonjour, peux-tu te présenter et présenter Anybuddy ?

 

Bonjour, je m’appelle Martial Guermonprez, je suis un des 3 co-fondateurs d’Anybuddy, j’ai 36 ans, une petite fille et j’ai pratiqué le basketball pendant plus de 10 ans !

 

À la suite de mes études, j’ai travaillé chez Décathlon au service e-commerce et puis nous avons lancé, il y a 5 ans, en 2016 le concept d’Anybuddy.

 

L’idée était de rendre la pratique du tennis plus accessible avec ses amis. Nous avons fait le choix du tennis, car si l’on n’est pas membre d’un club il est compliqué d’avoir accès à des terrains de qualité et on voulait développer cette pratique non fédérale.

Anybuddy c’est une application mobile de réservation de terrains de sport. L’application géolocalise les terrains disponibles en temps réel juste à côté de chez toi et tu peux réserver et payer directement via l’application.

Le concept a été lancé à Lille, sur le tennis d’abord, cela a bien fonctionné dès le début. On a dupliqué le concept dans d’autres grandes métropoles (Paris, Lyon, Bordeaux et Marseille) et pour d’autres sports (squash, badminton, padel).

Aujourd’hui on référence près de 1000 clubs de sport de raquette et 200 000 joueurs. On vient de lancer le marché de la Belgique et de l’Espagne.

 

 

Explique-nous le contexte dans lequel tu as créé Anybuddy ?

 

En 2016, la plupart des entrepreneurs se laissaient une période d’un an, maximum 2 avec les allocations chômage suite à une précédente expérience de salariat.

On est parti avec ce chronomètre en tête pour trouver un produit qui permet de nous rémunérer ou de lever des fonds.

 

La première année, le but est de tester, trouver son produit qui répond à une réelle problématique dans la période la plus courte possible.

Ce qui a très bien fonctionné, c’est qu’on a réussi à vendre notre solution avant qu’elle soit réellement développée, on a appelé des clubs de tennis dans la Creuse et on a simulé notre produit avant même de se lancer.

 

 

Comment mesures-tu la croissance d’Anybuddy ?

 

Il y a quelques années la notion de chiffre d’affaires et de rentabilité était moins importante, mais elle l’est de plus en plus : le chiffre d’affaires devient vraiment le KPI N°1.

 

Néanmoins on a aussi d’autres KPI spécifiques à notre activité :

 

- l’offre disponible sur notre application (nombre de clubs référencés) ;

- les utilisateurs : On regarde notre CAC (cout d’acquisition client, c’est-à-dire combien nous payons chaque mois pour avoir un nouveau client) et la rétention d’un joueur (combien un joueur nous rapporte). Le nombre de téléchargements n’est pas important, car il n’apporte pas de revenus.

 

Notre business model repose sur la commission sur chaque réservation.

Nous avons une grosse saisonnalité dans une année ordinaire. On a une hausse de réservations de l’ordre de x4 entre février et juin.

 

 

Quels sont vos objectifs et votre vision à plus long terme ?

 

Les objectifs sont fixés avec notre investisseur Décathlon. Ces objectifs dépendent du business plan proposé lors de la levée de fonds et du montant relatif. Notre business plan est découpé mois par mois pour pouvoir piloter au mieux l’activité.

 

Quand on crée une start-up, il faut que les chiffres explosent. Nous on était sur des chiffres de x3, x4 chaque année sur les 4 premières années en termes de chiffre d’affaires et de réservations.

 

Nous avons la chance d’avoir une solution de marketplace avec une forte « scalabilité ». En revanche le plafond de verre est un sujet, car le nombre de clubs de tennis n’est pas suffisant pour en faire une grosse entreprise. On ne pourra pas avoir 100 % des clubs, mais plutôt 50-60 %. Nous en avons 10 % aujourd’hui, mais on sait qu’on va y arriver petit à petit.

 

Pour casser ce plafond de verre, on teste d’autres business units (foot en salle, piscine, fitness, golf, etc.) et on souhaite se développer à l’international. On a lancé la Belgique nous-mêmes et nous franchisons à Decathlon notre développement en Espagne.

Il y a peu de spécificité pays donc on peut potentiellement se développer dans beaucoup de pays.

 

L’Espagne a été choisie, car c’est un pays très mature sur ce marché. Ils ont une culture du jeu à la carte très développé. Par exemple en France, il y a 1 million de licenciés qui ne sont pas notre cible, car ils n’ont pas de soucis pour jouer. A contrario, en Espagne ils n’ont que 50 000 licenciés.

 

 

Quelles sont votre culture et votre structure d’entreprise ?

 

Nous avons 2 bureaux, un à Lille (business development) et un à Paris (marketing et IT). L’erreur à faire selon moi est de fortement recruter tout de suite après une levée de fonds.

Le recrutement est très important étant donné que nous ne sommes pas très nombreux encore (une vingtaine environ). On recrute des profils assez jeunes, sortis d’école. On ne cherche pas des personnes ayant beaucoup d’expérience, mais qui ont du bon sens. On accorde une grande importance au savoir-être, le candidat doit passer du temps avec tout le monde pour savoir s’il correspond à nos valeurs et à notre fonctionnement.

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